Résolument jeune, Mathéo vient de faire son entrée dans le monde de l’enseignement, mais pas n’importe lequel : celui-là même qui l’a vu grandir. La pédagogie Steiner, il l’a côtoyée de près depuis sa plus tendre enfance, d’abord à Éourres, petite école dans les Hautes-Alpes, dans laquelle il a été accueilli du jardin d’enfants jusqu’à la 4ème classe, puis à l’école de Sorgues à partir de la 6ème classe. Scolarité entrecoupée par une année de cours à distance avec le CNED.
Ce jeune homme revient donc en terrain connu, pour y enseigner l’informatique aux grandes classes. Tout au long de nos échanges, il se remémore l’école de son époque à lui (il n’y a pas si longtemps) et nous partage qu’il a, pour lui, vécu l’âge d’or de l’école avec des personnages fondateurs, ne fait pas l’impasse sur les problèmes que rencontre toute école et se réjouit d’intégrer aujourd’hui une équipe dotée d’une bonne dynamique, volontaire et des élèves vraiment sympathiques.
Mathéo enseigne donc l’informatique et les sciences physiques en 9ème, 10ème et 11ème classes. Jusqu’ici, l’informatique ne trouvait pas tout à fait sa place dans la pédagogie Steiner, mais l’évolution de la société et des nouvelles technologies est telle que s’il reste salutaire, voire nécessaire de protéger les enfants des écrans, il arrive un âge où il devient approprié de les éduquer sur ce qui, de toute façon, fera partie de leur vie. « Il faut vivre avec son temps » souligne Mathéo « L’outil informatique peut être très utile ».
Ce jeune intervenant a plus d’une corde à son arc. Un profil original d’ingénieur du son, capable de gérer la sonorisation de concerts, la post-production et en même temps, de fabriquer du pain avec son papa maraîcher-boulanger.
Quand on lui demande où est-ce qu’il se sent bien, il répond sans hésitation « j’aime être chez moi ! Je me suis construit une maison en terre-paille à partir d’une structure en bois. » Le parquet, il l’a posé en une semaine pour y vivre rapidement. Il s’y est installé il y a environ un an et ajoute « j’aimerais y rester quelques années. »
Mathéo se rend compte que ce qu’il aime c’est se retrouver avec ses amis, évoluer dans la nature et pêcher. « Le week-end, je travaille sur des événements, des festivals et j’aimerais bien trouver des groupes pour les accompagner sur de nouveaux projets, mais l’hiver, c’est le temps du « Chez moi ».
Dans sa mission à l’école auprès des grandes classes, il a à cœur de ne pas faire de cours magistraux mais de susciter l’intérêt des élèves. Il leur partage ses connaissances et savoir-faire : qu’est-ce qu’un ordinateur, comment ça fonctionne et comment on le programme, les bases de la mise en page, le traitement de texte et de tableurs comme Excell. Il leur apprend aussi à créer des affiches. Il souhaite monter prochainement avec les 11ème de 2026, un projet de streaming car ce projet touche à différentes compétences comme réaliser de A à Z une émission Web, sur la base d’un sujet réel comme par exemple présenter les projet Arts et Techniques. « Je me sens utile dans l’apport d’un autre regard ». Parfaitement conscient qu’il vit sa première année d’enseignement et que pour lui « le ton est à trouver », il peut compter sur sa grande capacité d’adaptation à de nouveaux environnements.
Les personnes qui l’inspirent sont Anthéa, la professeure d’eurythmie des grandes classes. « Elle amène l’aspect corporel et possède une vraie lecture des élèves et des classes. » Il y a aussi Mme Huitorel-Vetro, professeure de mathématiques, très dynamique et intelligente, travaillant sur plein de projets enthousiasmants. « J’ai aussi travaillé dans un restaurant où, parmi les nombreux habitués, il y avait un client extrêmement humble alors qu’il avait une belle réussite de vie. » Ne pas parler même si on sait, être capable d’une véritable écoute en laissant la place à l’autre, voilà ce qui inspire Mathéo.
Quant à ses goûts culinaires, sa préférence va au salé et avoue bien aimer manger. L’un des plats qui a suscité son intérêt : « le tablier du sapeur », de la panse de bœuf coupée en fines lamelles, marinée dans du vin blanc et de la moutarde, et servie avec une sauce guibiche ». De quoi donner l’eau à la bouche à l’approche des fêtes de Noël !